Notre objectif principal est Puerto Montt, dernière ville au sud du Chili avant la carretera australe. La route 5 traverse le pays du Nord au Sud jusque Puerto Montt mais c’est presqu’une autoroute. Le trafic est important, camions comme voitures, et les paysages plutôt monotones. Nous avons donc choisi un itinéraire plus long mais plus sympathique par la côte à l’ouest puis par les lacs de la Cordillère à l’Est. Le Chili étant un pays étroit, le traverser d’Est en Ouest n’est pas un problème. 🗺🏖🏔 Bref, petite explication géographique terminée, revenons à l’étape! 


Santiago => Pichilemu par le Lac Aluceo: 100km - 87km - 85km

Lundi 20 Août, jour de départ, le ciel est bleu, les provisions sont rangées, le linge est propre et l’itinéraire est tracé!!! Tout est listo et les jambes trépignent d’impatience. 🤪🚲🎉 Nous sortons de Santiago en suivant les recommandations de Daniel ce qui nous permet d’emprunter plusieurs pistes cyclables, en plus ou moins bon état (elles ont au moins le méritent d’être là). La circulation est dense, voir hyper dense, et même si les chiliens sont plus disciplinés que les péruviens ou boliviens notre vigilance est au top niveau. 🚗🚙🚲🚦30km nous sont nécessaires pour enfin être plus tranquilles et atteindre un premier village « de campagne ». 


Les 30km suivants la sortie de la capitale se déroulent sans soucis. Nous nous préparons pour notre premier col de reprise quand nous arrivons à un barrage pour cause de travaux. La « cuesta Chada » (nom de la côte) est fermée pour élargissement. La chilienne au poste du barrage nous baragouine, ici ils parlent super super vite, que nous ne pouvons absolument pas passer car ils font des éboulements et bla-bla-bla. Nous voilà donc déviés sur la route 5 à moins d’une dizaine de km. Nous qui voulons l’éviter, ça commence mal. 🚩🚧😲 Nous prenons le temps de la pause déjeuner pour trouver une solution bis! Merci MapOut et Maps.me.📱

Nous arrivons donc après 100km au camping du lac Aluceo. Après une explication avec la proprio décidée à nous faire payer pour une journée en plus de la nuit alors que nous installons la tente à 18h passé et que nous partons le lendemain matin avant 10h! Bijou ne lâche rien et exige de ne payer que les 4000 pesos pour la nuit (env 4,5€). Il gagne ce duel après plusieurs froncement de sourcils! 😠😤🎉


Pour rejoindre Pichilemu, première ville de la côte, nous commençons par gravir le Cerro Aluceo dans la Reserva Natural Privada Altos de Cantanilla grâce à une piste en bon état mais hyper pentue! La poussée du vélo est nécessaire sur les 3,5km jusqu’au col mais cela nous laisse le temps d’admirer la vue. 😅🚲🌡 Après la descente, toute aussi technique, nous découvrons un paysage d’abord composé de champs de fruitiers, oranges-mandarines-citrons, puis forestier, où l’eucalyptus et le pin se succèdent sur les parcelles. Nous laissons aussi le soleil derrière nous et ne le revoyons pas avant d’atteindre le Pacifique. Un temps frais, nuageux et humide nous accompagne et ne permet pas des sensations très agréables! Trop frais, 10ºC environ, pour se déshabiller mais trop chaud pour ne pas suer comme des phoques à chaque bosses. 🌡🌫💦 Pour la nuit intermédiaire avant Pichilemu, les carabinieros, policiers chiliens, de Quelentaro, nous installent dans la salle communale. Après deux jours de pédales vallonnés nous arrivons à Pichilemu, capitale mondiale du surf. Ici ce sont les pompiers qui nous offrent gracieusement un toit avec tout le confort nécessaire (cuisine, douche chaude, salle de billard, wifi!).

Avec ce temps mitigé, les rouleaux qui font la réputation de ce spot de surf sont bien présents. 


Jeudi matin, bien installés dans la cuisine pour déjeuner nous découvrons un ciel gris, presque noir et avant d’avoir fini notre avoine, la pluie fait son entrée. Ce sont des trombes d’eau qui tombent en moins d’une heure. Nous restons aujourd’hui sur Pichilemu.


Pichilemu => Constitución => Curañipe : 71km - 87km - 90km

Le jour de repos forcé était une bonne idée, nous partons de Pichilemu sous un soleil éclatant et une température bien agréable! Nous nous arrêtons à la Punta de los Lobos, une pointe qui donne une vue extraordinaire sur l’immensité de l’océan avec un vent de fou et des vagues qui s’écrasent sur les falaises. 🌊⛵️ Nous devrions peut être accrocher une voile au vélo se serait plus rapide! Nous suivons ensuite une route qui longe l’océan et nous permet de découvrir des villages de pêcheurs, des salines exploitées et même des moutons des prés salés! 🐑😁 Très bucolique et magnifique. 

Juste avant le déjeuner l’étape se force. Nous entrons dans la réserve naturelle de la laguna Torca et del lago Vichuquen ou l’asphalte disparaît et les pentes se raidissent. Nous commençons par pousser sur la première côte à plus de 20% puis nous pédalons sur la deuxième partie. Cela nous permet aussi de camper dans une clairière à l’abri des arbres avec une vue plongeante sur l’océan après nos 71km du jour. Un repos bien mérité avec cette chaleur et tous nos efforts. 


Le lendemain matin, nous démarrons par dévaler ce qu’il nous reste de chemin pour retrouver l’asphalte! La journée est faite de petites bosses avec un vent de face assez fort qui demande pas mal d’énergie. Pour contenter nos estomacs et notre curiosité, nous nous arrêtons à un stand présent sur la route où un gentil chilien vend des tortillas de recoldo. Malgré une explication de sa part nous n’avons pas compris ce qu’est le recoldo. Nous savons seulement que ça vient des arbres du coin. Verdict : pain dense ni Sucré-ni salé. Parfait pour les cyclistes! 🍞😋

Constitución est une ville en bord d’océan où se jette le río Maule qui profite d’un tourisme important l’été grâce à ses plages de sable gris et ses falaises qui nous font un peu penser à la Bretagne. Refoulés par les pompiers nous nous installons dans le seul camping de la ville avec vue sur la plage et peu de services vu son prix! 10 000 pesos pour des toilettes, la base, une douche chaude, enfin quand la bouteille de gaz n’est pas vide et des barbecues que nous n’utilisons pas car pas de bois. Au moins nous avons les fesses propres! 🚿🍑😂🔥


Pour rejoindre Curañipe, nous suivons toujours la route de l’océan. Notre seule difficulté est en sortant de Constitución avec une côte de 7km qui nous met en jambes tout de suite. Décidés à camper sur la plage et les sacoches vides, nous faisons quelques provisions à Curañipe et achetons notre premier ceviche au marché de poissons. Reineta et saumon, un délice au goûter de 18h30... 🐟🍋😋 Le campement sur la plage est même facilité par un papy chilien qui nous indique LE spot parfait! ⛺️🏖🌅


Curañipe => Quirihue => Cabrero : 75km - 92km - 32km

Aujourd’hui nous quittons la côte. Nous profitons de nos derniers vues sur l’eau pendant les 40 premiers km puis nous entrons dans les terres par une côte bien raide de 15km. En profitant du soleil, nous nous disons encore une fois que ce choix pour éviter la ruta 5 était le bon. Aucun ennui au niveau route, montées-descentes-plat-chemin-asphalte, des vues superbes et un temps clément avec une bonne température! 🌡☀️🌅 Nous arrivons à Quirihue et nous dirigeons directement chez les pompiers. Le jeune à l’entrée d’une grande caserne toute neuve, nous refoule sans même appeler son commandant. Ici pas de camping alors nous tentons chez les carabinieros. Bien embêtés au départ car il leur est interdit d’héberger des personnes non habilitées, nous sommes pris en charge par le sergent Garcia, véridique, qui appelle la municipalité et le commandant des bomberos pour nous trouver une place. Nous finissons dans le gymnase de la ville avec douche chaude et roulés au dulce de leche au goûter! 😁🍰🚿


Sous un ciel nuageux, nous quittons Quirihue pour Quillón. Normalement, nous ne devons pas nous perdre, le sergent Garcia m’a expliqué toute la route pour arriver à destination! De la région, il connaît tous les croisements et carrefours. 🗺🚏⛽️ Pour la pause déjeuner, Bijou nous trouve un coin bien sympa en haut d’une butte. Petit bout de terrain enherbé avec vue sur les collines boisées environnantes. Un peu différent des abris-bus que nous collectionnons en ce moment. D’architecture variée, en bois-moellons-métal avec ou sans ouverture, ils sont bien pratiques pour nous abriter du vent, du soleil ou du crachin! 🚌 En plus, ils y en a partout. Bref, Nous arrivons à Quillón aux alentours de 17h30 et tentons de nouveau notre chance chez les bomberos. La personne présente à l’entrée m’explique que ce serait avec plaisir mais que la caserne est en plein travaux actuellement. Pas de place libre pour camper 😞 Néanmoins, le commandant d’une caserne d’un village d’à coté nous propose de camper dans leur hangar. « En serio? Gracias! Donde es? » « Cerro Negro, el próximo pueblo en 11km » C’est comme ça qu’après 80km nous en faisons 91... 🚲😴 🚒 En plus d’un toit avec chauffage, nous avons le droit à une livraison de 6 pain-jambon-tranches de fromage pour notre « desayuno y once » (petit-dej et collation) de demain 🥓🧀🍞 


Cabrero => Freire : 250km 🚛

Aujourd’hui, nous avons une étape de transition entre l’Ouest et l’Est du pays. Nous voulons aller jusque Freire, bourgade 250km plus au sud qui nous permettra de rejoindre nos premiers lacs chiliens. Pour cela, nous découpons la journée en deux : 32km de pédales jusque Cabrero puis dedo pour aller jusqu’à Freire. 

Sur notre portion pédale nous comprenons mieux le va et vient des camions de bois auquel nous assistons depuis quelques jours. Plusieurs usines, complexes industriels forestiers même, sont présents ici. La région est pleine de parcelles d’Eucalyptus et de pins, espèces non originaires du Chili plantées suite à une déforestation massive qui sont maintenant exploitées de manière plutôt intensive. Certains hectares sont coupés entièrement et laissés plus ou moins nus jusqu’à ce que de petits arbres soient plantés. Le paysage sen voit un peu défiguré mais le vice de l’argent est plus fort que celui de la durabilité. Nous avions croisé jusqu’ici seulement de petites scieries ou lieux de stockage mais pas suffisants pour les m3 de bois coupés. Après 32km nous arrivons à l’échangeur de la ruta 5. Nous nous installons et en à peine 5min, même pas le temps pour Bijou de se tartiner une tartine, nous sommes pris par un pick-up. Ils nous emmènent à Los Angeles, 70km du point de départ. 👍🚲

A notre premier arrêt nous prenons le temps de la pause déjeuner sandwich, ceux qui nous ont été offerts par les pompiers la veille. Si ça marche encore tout de suite nous pourrions mourir de faim (commentaire de Bijou!). 


La deuxième attente est un peu plus longue que la première. Les pick-up ont plutôt tendance à sortir qu’à rentrer sur l’autoroute. Nous levons le pouce quelque soit le véhicule, pick-up/camion/camionnette, nous multiplions les chances mais très peu ralentissent. Bijou devient fou quand il voit que la majorité ne sont rempli que par une personne! « Porque no? » hurle-t-il... 🤣👍🤪 Un carabiniero autostoppeur vient même Nous démoraliser en nous disant qu’il sera difficile avec les vélos de trouver une voiture! 15min après, un Peugeot Expert s’arrête et nous propose de nous emmener jusque Temuco, grande ville à 30km de Freire. Vamos!!! 🚛🚲😁

Henil vend des machines automatiques ou manuelles d’ensachage en tout genre. Il travaille à Santiago mais part sur Temuco pour une démonstration sur de l’emballage d’avoine. Nous chargeons donc 200kg d’avoine en grains sur la route et traçons jusque Temuco. Le contact aux silos est fan de vélo et discute avec Bijou du voyage. Il nous propose même d’orienter les cyclistes que nous rencontrons! 

Notre plan A dodo étant los bomberos, 4 compagnies sur la ville, il appelle une de ses connaissance pompier volontaire pour savoir quelle est la meilleure compagnie. Nous sommes déposés devant la porte. Il nous attend le temps de la négociation. Ce sera un refus! Les compagnies de la ville ont pour consigne de ne plus accueillir. 😞👎🚒 

Plan B? Le papa d Hénil est sur la route direction les lacs où nous nous dirigeons. S’il n’arrive pas tard il peut sûrement nous emmener. Finalement, il n’arrive que demain midi! Loupé... 

Plan C? Nous sommes réorientés vers ceux de Freire qui après un coup de téléphone confirme pouvoir nous héberger ce soir. Henil ne nous laisse pas le choix, il nous emmène à destination. 😲🤗🙏 


Mission du jour réussi! 250km de stop sur l’autoroute 5 chilienne avec vélo. 🎉🎊😁👍