Après notre étape de 100km pour relier la Isla Incahuasi à Uyuni, nous avons besoin de repos. Nous restons 2 jours et 3 nuits cette ville touristique mais encore petite d’Uyuni. Le centre ville n’a rien d’exceptionnel architecturalement parlant et est rempli d’hôtels et restaurants en tout genre. 


Pour notre première soirée, nous décidons de dîner au restaurant Lliphi dont les spécialités sont à base de Quinoa produits par eux-mêmes. Affamés, nous devons commander deux plats 2 personnes à partager supplémentaires. 🍲🍻 Après ce bon repas, nous allons profiter de notre vraie chambre chauffée. Dodo!!


Pour ces deux jours nous n’avons rien prévu de spécial, tout de façon la seule attraction c’est le salar. Nous nous occupons des vélos, vêtements à laver, blog... 💻📃😴


Edouard et Mathieu rencontrent, lors de leur sortie lavage de vélo, Cass, un cyclo voyageur professionnel. Il nous retrouve ce mercredi soir pour parler un peu itinéraire. Il nous propose alors un chemin différent de ceux prévus pour rejoindre les lagunes du Sud Lipez. Moins sableux et moins emprunter par les 4x4 touristiques, il est aussi presque deux fois plus long!! A méditer.... 🤔🤔 Discuter avec un homme aussi expérimenté et ouvert, laissera les 3 garçons songeurs et rêveurs toute la soirée. 

Après moult discussions au dîner et au petit-déjeuner et une nuit de réflexion, l’itinéraire de Cass fait l’unanimité : ce sera donc 650km et plus de 5 000m de dénivelé!!! ⛰📈

Nous partons visiter « El cimenterio de los trenes » en vélo et gérons la logistique dans l’après-midi : courses pour les repas, l’itinéraire...🗺🛍🥜 Tout est prêt pour nos 8 à 10 jours dans les montagnes du Sud Lipez. 


Uyuni => Pampa après Sulche : 76,5km/330mD+

Nous quittons Uyuni, après un ravitaillement essence pour la cuisine, par la route asphaltée de Tupiza. 35km faux plat descendant avec le vent de dos avec des jambes au taquet. Nous rencontrons deux cyclistes en sens inverse, un français et un espagnol, leur progression à l’air bien moins facile!! 🌬


Nous bifurquons ensuite sur la piste que nous allons suivre jusqu’au Parc national. Elle est en très bon état, il y a même une route en construction prête à être asphaltée qui la longe. Nous rejoignons le village de Sulche rapidement ainsi que la lagune, notre objectif du jour. Malheureusement rien ne nous permettrait de nous abriter du vent pour la nuit. Nous continuons donc pour s’installer dans une niche le long de la route. ⛺️🌬🌡


Pampa après Sulche => San Vincente : 46km/934m D+

Le réveil et le départ sont durs. La nuit a été très froide et le soleil réchauffe doucement l’atmosphère et nos doigts! Nous ne partons donc qu’après 9h pour notre première étape de montée. 📈 

La piste reste de bonne qualité et le vent dans le dos nous aide à passer les coups de cul. Nous déjeunons en haut du col San Vincente, il est 15h... Monter prend du temps et s’arrêter au milieu est toujours difficile : question de rythme et de motivation pour la suite! 😇 Pour la « descente » sur le village, le vent n’est pas vraiment notre ami. La vigilance est de rigueur. 


Nous arrivons à San Vincente, village minier, où une entreprise canadienne extrait de l’argent. Il y a peu d’habitants mais les infrastructures sont développées : hôpital, terrain foot synthétique, coliseo sportif... Nous nous installons dans le coliseo à l’abri du vent mais pas du froid et profitons d’une partie de foot entre les ouvriers. Il manque plus que la bière et nous nous croyons à la maison! 😆🍻⚽️


San Vincente => Col Boroanza : 44km/631mD+

Matin encore un peu difficile, nous nous dirigeons à la tienda pour faire le plein d’eau. Les steaks de bœuf sont déjà entrain de cuire sur le barbecue, il est 9h... 🐄🥩 

Nous en profitons pour demander notre chemin, non non nous n’avons pas goûté au barbecue!! 😂 La jeune fille nous indique le bas du village... Depuis 3 jours, nous suivons les traces GPS d’un blog de cyclovoageur Andes-by-bike qui propose une route différente. Réflexion entre nous : nous continuons à suivre notre itinéraire!! 🤔🗺📱


Nous commençons par une montée d’environ 1km pour sortir de la cuvette dans laquelle se situe San Vincente. Puis descente, enfin presque! C’est plus du faux-plat montant/descendant avant d’entamer une vraie descente! 📉 La trace gps date de 2013 et nous nous rendons rapidement compte que la route proposée n’est plus utilisée. Nous devons passer à plusieurs reprise des lits de ruisseaux dans lesquels le chemin s’est effondré. Nous devons même une fois carrément porter les vélos pour les descendre dans le lit du Rio asséché. Heureusement nous sommes 4 dont 3 garçons... 🚲💪👏


Nous prenons notre déjeuner avant la dernière côte. 15km pour atteindre le sommet et chercher un lieu pour camper. Nous n’arrivons pas à notre objectif. La première cote est très raide et en mauvaise état. Je ralentis le groupe en poussant sur quelques kilomètres. Je peste fort et grogne mais les garçons me soutiennent et m’encouragent. 

Nous trouvons une bergerie derrière laquelle nous abriter du vent. Le paysage est magnifique et il y a même de quoi faire du feu! Parfait pour se réchauffer avant de dormir à 4500m⛺️😴🔥


Col de Boroanza => San Pablo : 45km / 827m D+ 

Quatrième jour, 2 cols et 1 point haut à passer. Nous devons déjà finir celui bien entamé hier, plus que 3,5km, et ensuite enchaîner les montées/ descente pour rejoindre San Pablo de Lipez.

La première portion se passe plutôt bien mais le point haut est plus long que ce que nous pensions. Certaines parties sableuse ou caillouteuse en dévers nous obligent à pousser. Edouard est bien devant et nous attendons de le rejoindre pour goûter. Il est plus de midi, Bijou et moi sommes en hypo et totalement vidés à 4634m. 😖🤤 

Le dernier col est plus facile! Toujours composé de faux-plats et de coup de cul. Nous atteignons le sommet à 4741m à 14h30. Un policier et un homme travaillant pour le ministère du tourisme nous croisent à moto. «20km de bajada» nous disent-ils. Euh, nous n’avons pas tout à fait la même définition de descente!!! 🏍🚨


San Pablo se définit, selon la pancarte d’entrée, comme un village touristique. L’employé de mairie refuse de nous indiquer un lieu abrité pour camper. Nous acceptons donc l’offre du seul hôtel pour l’accueil dans son comedor pour 50bol pour 4. Nous recherchons ensuite une tienda pour nous ravitailler. Seulement 2 sont présentes dans le village et nous ne pouvons pas dire que le choix est extra. Même pas un morceau de pain!!! 😲😞🥖🍝

Pour le dîner, nous commandons 4 llama asado (llama grillé) a la seule dame cuisinant dans le village. Même pas un restaurant, 4 chaises et deux tables dans une pièce au fond d’une cour! 


San Pablo => Ruinas San Antonio de Lipez : 48km / 777m D+ 

Le début de l’étape est « plat » et la piste de bonne qualité. Nous progressons assez vite, seules les rivières sans pont et à moitié glacées sont de petits obstacles! Il faut soit les passer en pédalant rápido-rápido en fermant les yeux soit créer des chemins de pierres. 🚴‍♂️🙈

Nous arrivons au village de San Antonio pour le déjeuner. Une seule tienda et toujours pas de pain! La vendeuse (jeune fille de 15 ou 16 ans) n’est pas très aimable et ne sait pas bien compter les 3 paquets de gâteaux et deux mostaza que nous achetons. Bref, pas de sandwich aux œufs/tomate/mostaza pour aujourd’hui... Lorsque nous ouvrons les sacoches : « Heureusement que nous avions cuit les oeufs dur hier sinon c’était omelette dans la sacoche! » 😂🥚


Il ne reste plus que 15km pour atteindre notre objectif. Réalisable Nous semble-t-il. C’était sans compter l’état de la piste qui s’est fortement dégradé après le village à cause des passages de camions pour la mine, le dénivelé mais surtout le vent. Ce dernier se lève aux environs de 11h pour souffler toute l’après-midi. Aujourd’hui, nous l’avons de côté ou ¾ face et tellement fort qu’il est difficile de tenir sur le vélo.

Nous arrivons à la rivière juste avant la dernière côte et devons encore porter les vélos. Le guide touristique des ruines vient nous aider et nous demande où nous dormons. Il nous propose alors de camper dans la maison qui sert de péage. Ouf nous serons à l’abri du vent, qui souffle toujours à décorner des bœufs. 🐂🌬💨

Nous gardons donc la côte bien raide pour le début de journée demain. 😵😴


Ruinas San Antonio => laguna Morijon : 36km/1130mD+

Dès le réveil, Nous savons que la journée ne va pas être simple! Nous avons 2,5 cols à passeront un 4894m et un dénivelé positif de plus de 1000m, toujours en piste. 


Nous démarrons par la côte sur laquelle nous avons la vue depuis hier. Nous poussons!!! 🛒🚶‍♀️🚶‍♂️Finallement c’est un peu comme un échauffement pour un entraînement. L’avantage c’est qu’il est complet : haut et bas du corps!! 😂

Ce premier col passé nous découvrons les ruines de l’ancien village de San Antonio. Construit à l’époque coloniale pour l’extraction de l’argent, il est maintenant habité seulement par des espèces de chinchilla qui se cachent à notre arrivée! C’est impressionnant de voir ce village fantôme! 👻🏚

Pour la suite de l’étape, nous avons pas mal poussé surtout sur le col nº2 dont les pentes étaient assez raides et la piste toujours en plus ou moins mauvais état. Les vues sur le sud de l altiplano sont en contrepartie magnifiques! Nous ne nous attendions pas à de tels paysages même si la Bolivie a bonne réputation. 


Pour ajouter du piquant à l’étape, mon frein arrière fait des siennes depuis quelques temps et Axel ne trouve pas la solution! Rien de grave mais il a tendance à frotter et donc me pénaliser un peu dans les montées. Déjà qu’il faut appuyer mais avec le sable c’est encore pire!! Edouard se fait aussi une frayeur avec ses freins puisqu’ils ne répondent plus lors d’une des descentes. Comme je suis un peu lente, il a le temps de démonter et de régler les problèmes : câble pas assez serré = frein qui ne répond pas bien.... OUUFFF!!


Bref, nous arrivons en haut de notre troisième et dernier col, fiers de nous, à plus de 4890m!! Plus haut que le Mont Blanc 🏔 Nous redescendons ensuite sur la laguna Morijon qui est complètement gelée. Nous trouvons un endroit, à l’abri du vent pour passer la nuit car bien sûr il souffle fort encore et toujours!!! 🌬



Laguna Morijon => Quetena Chico : 27km + 20km de 4x4/494m D+

Étape ultime pour relier la réserve Avaroa! Nous avons 45km de prévu et MapOut (nouvelle appli joujou) nous promet plutôt de la descente. Nous prenons donc notre temps et éteignons le réveil. 😁⏰😴 Nous émergeons à 8h30 et partons sous le soleil et la « chaleur » vers 10h.☀️🌡


Le vent se lève vite, 10h30-11h, et nous l’avons de face encore. Mes freins se bloquent régulièrement, je dois donc m’arrêter et faire jouer les patins. Ça commence à être un peu relou... 😒 De plus, la descente n’est pas vraiment une descente. Il s’agit plus de faux plats descendant puis montant. Tout ça fait que nous avançons lentement et que notre moral baisse rapidement. 

Nous déjeunons à 25km du départ et essayons d’être positif mais l’heure avance vite. Nous voulons absolument dormir dans le premier village du parc sauf qu’à la première rivière après le déjeuner, nos espoirs s’effondrent! Peu de glace, pas pierres et un lit assez profond avec du courant. Impossible de traverser en vélo ou même à côté sans se tremper! 😢💧💧


Un bolivien arrive avec un pickup! 😮🤩🤩 Nous demandons s’il peut nous emmener jusqu’à l’entrée du parc à 5km. Les 4 vélos n’ont pas l’air d’entrer à l’arrière mais il accepte de faire l’aller-retour. 🚲🚘 Nous patientons pour le 2ème wagon avec Bijou. Que ça peut être long au bord de notre Rio à moitié gelé et en plein vent. Lors de notre trajet, nous parlons dédommagement pour la vuelta. Un bolivien ne perd jamais le nord quand il s’agit d’argent : il nous demande 60bol. 

Négociation avec une démonstration mathématique qu’il ennuie. Il accepte 40bol. 

Maintenant à l’entrée du parc, il nous reste 15km pour atteindre Quetena Chico. Il est environ 16h et les annonces des gardes ne nous rassurent pas! Mauvais état du ripio et côte... 😒😢🤨 Nous négocions de nouveau avec le pickup qui valide pour 70bol mais en un seul voyage. Nous déchargeons donc les bici, les installons à l’arrière et rangeons les sacoches pour caler le tout. Nous sommes prêts mais pas la voiture! Il faut gonfler le pneu arrière droit avec une pompe à pied... La blague! 🤣😂🤣 Axel s’en occupe avec le chauffeur! 


A Quetena Chico, nous nous installons dans le coliseo sans vraiment demander l’autorisation. L’accueil qui nous a été réservé est plus que froid, comme la température, et nous ne nous sentons pas vraiment à notre place. Au moins nous sommes à l’abri du vent... 

Nous sommes fatigués mais les garçons s’occupent de mon frein! A 3 dont deux qui bossent dans un magasin matériel plein air, ils démontent tout et pensent trouver Le soucis. Nous verrons bien demain. 

Pendant ce temps la, je « m’inspecte ». Une douleur étrange et mal placée est apparue depuis hier soir. J’ai mal en m’asseyant sur la selle... Problématique me direz vous!! Résultat : une petit bosse est apparue entre la cuisse et le fessier droit... 🤭🍑🍑🍑🤕