Après 6 jours de vélo sans pause et le Cañon del Pato de bout en bout, nous avons posé nos bici et valises dans la petite ville de Caraz. Située à 2256m, elle est la porte d’entrée nord de la Cordillère Blanche. Les Monts enneigés ne sont pas visibles, en cette saison en tout cas, mais c’est la ville la plus proche de l’Alpamayo par exemple ou de certains lacs qui font la renommée de cette chaîne de montagne.


Notre programme de base était de ne faire qu’une journée de pause sur Caraz puis de partir à Huaraz, ville centrale et capitale du département, pour profiter des paysages de la montagne, laguna 69 et trek Santa Cruz (4jours). Après discussion avec les propriétaires de l’hôtel et deux français en voyage et mûre réflexion, nous décidons de modifier tout cela et de faire de Caraz notre camp de base pour 4 jours. Trois raisons principales à ce changement : 

  • Besoin de repos correct et pas seulement une petite journée, 
  • Le chemin pour la laguna 69 est plus proche de Caraz que de Huaraz, 
  • Le trek Santa Cruz en saison des pluies c’est risquer 4 jours sous la flotte avec nuit en tente...

Après nos 2 jours bien mérités à ne rien faire, nous partons à l’assaut de la laguna Parón. La plus facile d’accès et la moins haute des deux, elle nous servira de préparation avec une marche de 15km et une arrivée à 4200m d’altitude. La grimpette est assez sportive à cause d’une belle pente sur certaines portions mais aussi d’un entretien péruvien qui fait que nous devons presque être à 4 pattes pour passer sous les arbres. Bref, après 3h de marche, nous découvrons un lac à l’eau turquoise enclavé entre les sommets enneigés. SUPERBE. Même si le ciel est couvert, le pique-nique est à tomber. 

Le lendemain, nous nous levons à 5h15 pour aller voir la fameuse laguna 69. Il s’agit de la plus célèbre des lagunes de la cordillère blanche. De Caraz, il nous faut prendre 2 colectivos, le premier jusqu’à Yungay et le second jusqu’au départ du chemin. Pourquoi si tôt me direz vous ? Il faut pouvoir monter dans le dernier colectivo pour le retour qui est à 15h. Mais avant : 

  • il faut plus d’une heure de Yungay jusqu’au début du parcours pour la laguna ;
  • un colectivo ne part que quand il est plein et ça peut être long ; 
  • il faut compter 5h entre la marche et le temps de se poser au lac ;

À 9h, nous commençons donc notre rando et contrairement à la veille nous ne sommes pas seuls. 3 bus plein de touristes de Huaraz sont arrivés en même temps que nous. C’est pas l’A7 au mois de Juillet mais c’est quand même moins agréable pour nous qui avons l’habitude d’être seuls au monde... Bref, le paysage était extraordinaire. Nous avons eu beau temps les 2h30 de montée ainsi que l’heure de détente. La pluie s’est invitée sur le retour afin que nous soyons trempés en arrivant au bus! 🏔🌧


Caraz-Huaraz 69km/ 1120m D+/ 341m D-

Le lendemain, reprise des vélos. En 4 jours, ils ont eu le temps de prendre la poussière... Nous montons donc jusqu’à la capitale du département sur une route assez belle avec les glaciers en fond. Le soleil nous accompagne tout du long, quelques coups de soleil prime, ce qui permet de profiter pleinement du paysage. Nous traversons deux villes assez jolies Yungay et Cahuaz. Fidèle à sa réputation de gourmand, Axel en profite pour s’acheter une glace chez Provenir. Maracuya-lucuma, deux sorbets légers pour cette gourmandise de 11h. 😋🍦 

Une journée top si la circulation n’avait pas été si dense. Un brouhaha et des klaxonnes plein les oreilles... 😒🔔🎺🚚

Arrivés à 15h, à peine le temps de nous asseoir sur un banc que le ciel s’assombrit et que la pluie tombe comme vache qui pisse... 🌧😒


Huaraz-Laguna Conococha :

Grosse étape en prévision pour rejoindre la laguna Conococha mais la météo de la veille nous a empêché de prendre des photos. Passage sur la place avant de partir pour 2-3 clichés et c’est parti pour 80km tout en montée. Nous devons atteindre les 4000m d’altitude pour dormir!

Tout se passe assez bien pour le départ. Pause goûter à Recuay au km30 où nous pouvons profiter de la fanfare. 🎼🎻🎺🎷 Nous savons que nous traverserons aucun village entre le 40ième km et l’arrivée. Nous nous arrêtons donc au dernier restaurant avant le poste de péage pour prendre à emporter (km42)... Erreur fatale! Des tallarines saltado à 13soles que nous attendons plus de 30min... Oui, nous sommes devenus des pinces pressées 😂🚴‍♂️🚴‍♀️ Nous reprenons la route puis nous arrêtons de nouveau au poste de péage pour engloutir nos pâtes à l’abri. Il est à peine 14h et le ciel menace déjà. 

Motivés par Maps.me qui ne nous annonce que 300m de dénivelé positif, nous nous couvrons un peu et repartons. Le karma en avait décidé autrement. Nous décidons après une chute de grêle et une pluie forte de faire du stop 18km avant l’arrivée. Un 4x4 de police accepte gentiment de nous emmener jusqu’à Conococha. 

Dodo réparateur dans un hôtel au confort spartiate avec vue sur le lac... 


Laguna Conococha - Huallanca

Nouvelle grosse étape avec 86km et surtout le passage d’un col à 4700m. L’étape se dessine avec une première montée de 15km puis descente d’autant et deuxième montée de 30km pour de nouveau descendre jusque Huallanca. 📈📉

Nous partons de Conococha avec un ciel peu dégagé mais une superbe vue sur les glaciers de la cordillère blanche. L’altitude se fait ressentir dès La première montée. Nous passons le dernier village avant midi comme prévu et achetons nos fideos pour le déjeuner. Plus que 20km pour atteindre le col de Yanashallah! Le froid et l’humidité se font déjà ressentir. 

Pause déjeuner dans une casa d’altitude, à 15km du sommet, où le papy accepte que nous nous mettions à l’abri du vent et de la pluie. 🍝 

La grêle s’invite pendant le déjeuner et les doutes s’installent. Axel me remotive malgré les sensations plutôt mauvaises. Pour éviter que mes gants se mouillent, nous tentons un système D avec des bolsitas (sacs plastiques). Nous repartons donc braver la pluie puis la grêle et enfin la neige... Tout ça en 2h de temps avec un vent de face à décorner les bœufs 🐂❄️🌨🌬 

Nous arrivons enfin au somme et des émotions diverses se bousculent : fierté, délivrance, beauté du paysage... Nous entamons ensuite cette longue descente de 26km jusque Huallanca. Pas beaucoup plus simple car il faut lutter contre le froid encore. Par chance aucune goutte! Les vestes et pantalons de pluies sont secs à l’arrivée! Ce soir c’est hôtel avec douche chaude! 🛁🚿


Cette étape met fin à notre traversée de la Cordillera Blanca. Fini les monts enneigés et les glaciers, nous continuons notre traversée de la Sierra direction le Sud et la terre des Incas.